Les élèves ont à peine fini de plancher sur leurs copies qu’un nouveau marathon commence : celui de la correction des copies.
Après la dématérialisation des relevés de notes ou de l’attestation du diplôme numérique, la transition numérique continue son ascension dans l’éducation et le milieu académique et s’attaque désormais à la correction des copies d’examen.
Zoom sur cette pratique qui révolutionne les corrections !
La dématérialisation des corrections d’examens : comment ça marche ?
Actuellement, la gestion des examens nationaux est un processus long et fastidieux pour les professeurs d’établissement au même titre que l’envoi des relevés de notes.
Pour rappel, selon le modèle historique, après chaque épreuve, les copies sont acheminées dans un centre de délibération. Les professeurs sont ensuite invités à venir récupérer le lot de documents qui leur a été attribué afin de pouvoir valoriser le travail de chaque élève.
S’ensuit alors toute une série d’actions et d’intervenants : lecture, relecture, corrections, annotations, commission d’harmonisation, correcteurs, jurys d’examen, etc.
Ce processus rencontre de nombreux inconvénients :
- perte de copies ;
- erreurs liées au comptage manuel ;
- correction manuscrite ;
- déplacement des correcteurs pour récupérer leurs lots de copies ;
- anonymat manuel par collage d’étiquette ;
- transcription manuelle des notes obtenues ;
- importation des informations dans le système d’information de l’établissement.
Le déploiement de la dématérialisation des corrections des examens présente un avantage notable pour les correcteurs, il réduit considérablement le temps de travail et de manipulation. Les élèves et les étudiants ne sont en général pas impactés, car ils rédigent souvent encore des copies papier. En réalité, les changements ont surtout lieu pour les personnels administratifs des établissements et pour les professeurs.
La dématérialisation d’un examen peut se faire à trois niveaux :
- le flux et le traitement de copies et corrigés ;
- la correction des copies ;
- les modalités d’évaluation.
Composées sur papier, les copies des candidats sont numérisées et rendues anonymes. Elles sont ensuite scannées et envoyées dans un coffre-fort électronique ultra sécurisé. Les données recueillies sont alors cryptées de façon automatique.
Les correcteurs sont par la suite invités à se connecter via leur ordinateur sur une plateforme dédiée afin de procéder à la notation des élèves.
Les professeurs peuvent ainsi visualiser à l’écran les copies papier des étudiants sous leur format dématérialisé et corriger directement les copies dans l’interface.
Par ailleurs, les correcteurs ont la possibilité de communiquer par le biais d’une messagerie sécurisée avec d’autres professeurs. Cela peut être très utile et pratique en cas de demande de double correction, de croisement des points de vue, etc.
Corrections d’examens dématérialisées : avantages
La dématérialisation des corrections des concours et examens donne avant tout un cadre pédagogique qui favorise l’homogénéisation des corrections groupées.
Dans le cas où la dématérialisation serait totale, c’est-à-dire que le sujet de l’épreuve est créé sur une application par internet via laquelle les candidats composent directement sur ordinateur, la substitution de l’écriture manuscrite par le numérique permettrait même une correction entièrement anonyme.
De plus, la numérisation des copies facilite l’archivage et le suivi des apprentissages et de leur évolution.
En réalité, la dématérialisation des corrections d’examens offre de très nombreux avantages :
- moins d’erreurs liées à la saisie manuelle ;
- aucun risque de perte ou de vol ;
- égalité des chances renforcée ;
- anonymat des participants : reconnaissance informatique de l’identité des candidats ;
- sécurisation des données ;
- accès immédiat et sans limites ;
- médiation ;
- doubles corrections ;
- échanges de point de vue entre professeurs ;
- réduction du papier ;
- absence de déplacement pour les correcteurs et jury d’examen.
Dates clés à retenir sur la dématérialisation
Les tout premiers projets de la correction dématérialisée ont été initiés en France en 2007 pour les épreuves du baccalauréat (BAC).
Depuis 2012, les corrections des épreuves sont réalisées sur des fac-similés de copies rendus anonymes par dématérialisation, et ce, grâce à l’outil Viatique.
En 2013, les épreuves du Brevet de Technicien Supérieur (BTS) sont entrées en scène dans le monde de la dématérialisation.
Depuis 2016, la totalité des copies du réseau des établissements d’enseignement français à l’étranger bénéficie de la correction dématérialisée.
En 2019, suite à la mésaventure de lycéens passant le baccalauréat dans l’académie d’Orléans-Tours qui avait fait les gros titres dans la presse locale et nationale (rappelons, suite au vol de leurs copies, 33 élèves avaient dû repasser leur épreuve de SES), une quinzaine d’académies ont testé la dématérialisation des copies corrigées.
Conformément à la demande de l’Éducation nationale, la copie double d’examen pour dématérialisation des corrections sous le modèle CCYC sera utilisée par les élèves lors d’examens blancs des épreuves anticipées du baccalauréat 2021.
L’arrivée de la dématérialisation de la correction des examens permet de garantir l’équité et l’anonymisation des candidats. Les technologies de dématérialisation des copies améliorent la gestion organisationnelle des examens et concours, et évitent surtout la perte ou le vol des copies. Et le futur des examens académiques a encore de belles opportunités à nous offrir !
Des procédés tels que l’Auto Multiple Choice (AMC) ou la reconnaissance optique de marques (OMR) laissent présager une nouvelle forme de correction, de barème, de système de notes. Restez à l’écoute !